L’habitat inclusif : partagé et accompagné
Il est rare que les personnes autistes vivent seules en pleine autonomie.
Deux types de solutions se présentent à elles en général :
- soit rester au sein de la famille, solution qui ne peut qu’être temporaire avec le vieillissement des aidants familiaux ;
- soit vivre dans un établissement pour personnes handicapées, qui ne permet pas à celles-ci de vivre pleinement au sein de la société, quand bien même en auraient-elles l’aptitude.
Or celles-ci ont aussi un droit d’accès à une véritable citoyenneté et au libre choix de vie et de services, lorsque bien sûr leur autonomie le leur permet. En France, le secteur du handicap s’est ancré et institutionnalisé dans le champ social et médico-social en ne trouvant pas nécessairement toutes les réponses à ces aspirations. Aussi depuis peu émergent des solutions intermédiaires, issues d’initiatives privées et encore trop rares, qui cherchent à combiner vie autonome et sécurisation de l’environnement. Elles se concrétisent tout naturellement dans de nouvelles formes d’habitat, et cherchent à établir un équilibre – qui répond tout particulièrement aux difficultés des personnes autistes – entre :
- collectif et individuel : trouver un mode de vie individuel, tout en prenant appui sur un support partagé, sans se laisser « envahir » par un système communautaire ou en devenir dépendant ;
- lien social et isolement : avoir la possibilité de s’isoler quand on le souhaite tout en évitant la solitude (qui est alors un risque important chez la personne autiste), tout en étant dans la possibilité d’être en lien avec d’autres ;
- protection et autonomie : bénéficier d’une sécurisation de son environnement par un accompagnement adapté, qui n’aggrave pas la dépendance mais apporte les conditions d’une autonomie optimale.
Dès lors, la personne handicapée se positionne bien en « cliente », non plus en assistée : les services d’accompagnement répondent à ses besoins, autant que faire se peut dans son cadre de vie ; ce n’est pas à elle de s’adapter aux services.
C’est à cet enjeu que cherche à répondre le projet d’habitat partagé et accompagné, dont on peut trouver en France quelques équivalents pour des handicaps essentiellement physiques, mais qui sont encore plus rares, compte tenu de sa spécificité, pour le handicap autistique.
Fin 2017, Sophie Cluzel, secrétaire d’état pour les personnes handicapées et agées a présenté le guide de l’habitat inclusif lors de la première journée de l’habitat inclusif le 30 novembre 2017.
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Nous étions présents à cette journée fort riche en information et rencontres.